Entre 1964 et 1966 naissait le chatbot Eliza, l’un des tous premiers agents conversationnels. Son créateur, Joseph Weizenbaum était chercheur au célèbre Laboratoire sur l’Intelligence Artificielle du MIT (Massachusetts Institute of Technology). Son objectif consistait à rendre possible une conversation entre un ordinateur et un utilisateur humain. Plus précisément, le programme simule une conversation avec un psychanalyste Rogérien. La méthode consiste à reformuler les propos du patient pour le laisser explorer lui-même ses pensées.

Joseph Weizenbaum, le créateur du chatbot Eliza
Joseph Weizenbaum, créateur du chatbot Eliza (image Wikipedia)

Le programme est à l’époque plutôt rudimentaire. Il consiste à reconnaître des mots ou des expressions clés et à afficher en retour des questions. Ces dernières sont construites à partir de ces mots-clés. Quand le chatbot Eliza n’a pas de réponse disponible, il affiche un « Je comprends » tout à fait efficace, quoique laconique.

chatbot Eliza : exemple de conversation
Exemple de conversation avec Eliza

L’intention première de WeizenBaum : une expérience pure

Weizenbaum explique que son intention première était de montrer la superficialité de la communication entre un humain et une machine. Sa surprise fut grande lorsqu’il s’est aperçu que de nombreux utilisateurs se laissaient prendre au jeu. Ils oubliaient totalement que le chatbot Eliza était sans intelligence réelle et dépourvu de tout sentiment et toute émotion. Il raconte même que sa secrétaire allait discrètement consulter Eliza pour résoudre ses problèmes personnels. Elle a ainsi forcer le chercheur à débrancher le programme.

Le fait de converser avec un ordinateur en pensant qu’il s’agit d’un être humain est l’un des critères du fameux test de Turing. Il y aurait intelligence artificielle dès lors que l’humain ne pourrait discerner si son interlocuteur est humain ou non. Le chatbot Eliza, en ce sens, passe le test brillamment selon ses utilisateurs.

Eliza a donc ouvert la voie (ou la voix !) à ce que l’on a appelle désormais les chatbots (voir notre article sur le chatbot Tay de Microsoft), abréviation de « chatterbot », abréviation elle-même de « chatter robot », littéralement «robot parleur ».

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